Pourquoi le big data remet à l’honneur adaptabilité, esprit critique et humilité ?

Article écrit par AravatiAdmin2022

9 septembre

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Les données (big data) issues des systèmes experts (les applis métier), des sites web, des réseaux sociaux et des capteurs installés dans les produits, impactent la façon de conduire le business. Mais elles vont bien au-delà. Elles nécessitent, pour être convenablement exploitées, un nouveau profil de collaborateur alliant humilité, pensée critique et adaptabilité.

Expérience valorisée

Rapide retour sur un passé récent. Les collaborateurs accumulaient alors de l’expérience et visaient – pour les plus ambitieux – l’excellence individuelle. Leur expertise était valorisée par cette expérience : l’important était d’avoir raison. Le collaborateur progressait sur une sédimentation successive de certitudes. L’avènement de l’intelligence artificielle rendue possible par l’afflux des données, rend ce capital « savoir » rapidement obsolète. Si son savoir change et est intégré en partie dans la machine, que reste-t-il au collaborateur avisé ? Il se repositionne en apprenti permanent face aux situations de travail qu’il doit traiter. Cette posture suppose adaptabilité, esprit critique et humilité afin de produire un raisonnement de qualité, clé de son employabilité.

Expérimentation nécessaire

Plus que l’expérience, le collaborateur valorise maintenant l’expérimentation. C’est elle qui permet d’obtenir de l’information qu’il avait ignorée ou sous-estimée dans sa pratique professionnelle. Elle peut déboucher sur des conclusions contre intuitives et l’oblige à penser hors du cadre. Dans ses domaines de compétences, il casse ainsi ses propres certitudes. Son identité professionnelle se redéfinit en fonction de ses apprentissages : ce n’est plus une logique de statut mais une dynamique de progrès. Il admet ses incertitudes et son ignorance sinon il n’apprend pas ! Mieux : il ne les cache pas aux autres et apprend d’eux. C’est un collaborateur à la fois humble et « augmenté ». Il pose plus de questions, il compare, connecte, explique et relativise les savoirs et ceux qui les détiennent, y compris lui-même. Il devient plus attentif à la rigueur de son raisonnement.

Faire preuve d’humilité

Or, tout raisonnement est d’abord basé sur des croyances qu’on soutient sans beaucoup de réflexion. Ce collaborateur s’oblige à régulièrement évaluer ses propres croyances en les confrontant aux données, aux informations qu’il en tire et qui peuvent constituer autant de preuves ou de nouvelles perspectives, avant de planifier un plan d’action. Faire preuve d’humilité intellectuelle le rend réceptif aux collègues qui pensent différemment. Cette ouverture facilite à son tour l’adaptation, la créativité et la collaboration : ces collaborateurs sont appréciés et respectés par les autres parce qu’ils valorisent leurs apports respectifs sans rechercher d’emblée LA vérité. La rigueur de son raisonnement le rend toutefois capable de défendre sa position sans rechercher les soutiens d’une hiérarchie ; il n’abandonne pas sous la pression s’il a les éléments prouvant la validité de ce qu’il avance.

L’irruption du big data et son corollaire l’intelligence artificielle change la logique de la performance dans de nombreux métiers. L’important n’est plus la réponse qu’apporte le collaborateur mais la question qu’il pose.