Réussir son entretien d'embauche quand on est maman

Etre maman et travailler est parfaitement normal, mais pour moi, cela n’a pas à être mentionné sur un CV, bien que je recommande fortement aux femmes d’évoquer d’elles-mêmes leur maternité lors de l’entretien. L’employeur, lui, n’a pas le droit de vous questionner sur votre vie privée.

Un processus de recrutement comprend deux phases : la première porte sur le métier, le parcours, les compétences et la motivation. Les employeurs cherchent d’abord quelqu’un pour occuper un poste qui doit avoir un certain nombre de compétences métiers, sectorielles ou soft skills. Ils savent précisément ce qu’ils recherchent, des compétences objectives ou une expérience nécessaire, il y a donc moins de biais et de discriminations. La parentalité ne rentre donc pas, dans ce contexte, dans l’analyse du CV. Préciser sur son CV qu’on a un ou des enfants, et que la personne qui se trouve en face de nous a des préjugés sur les mères de famille, c’est comme tendre un bâton pour se faire battre !

La deuxième phase du recrutement porte sur l’organisation du poste. C’est à ce moment précis que le candidat, si le poste lui plaît, peut évoquer sortir des compétences et évoquer les sujets d’ordre organisationnel. « Je suis maman de deux enfants, proposez-vous du télétravail ? », ou encore « Je dois libérer ma nounou à 17 h le mercredi. Pourrai-je quitter mon poste à 16 h et reprendre après ? ». Il faut être plutôt assertive et au clair sur ce qu’on est capable de faire, sur sa propre organisation, afin que ça soit clair aussi pour l’interlocuteur, lorsqu’on lui pose des questions. Il ne faut pas lui laisser la possibilité de revenir à ses biais. Plus le discours de la candidate est mature, responsable, volontaire, « je prends mes responsabilités, faites-moi confiance sur mon organisation personnelle » et mieux ça passe.

« Prévoyez-vous d’avoir un enfant dans l’année ? » est le type de questions qu’on peut continuer d’entendre, malheureusement, en entretien. La première chose à se demander, est « A-t-on vraiment envie de travailler avec une personne qui pose ce type de questions ? », « Est-ce que le poste nous plait suffisamment pour passer outre ce comportent qui n’est pas respectueux ? » Car la personne qui ose ce genre d’attitude est probablement quelqu’un qui a du mal à faire confiance, intrusif, etc.

Puis, dans un second temps, plutôt que de répondre « Légalement, vous n’avez pas le droit de me demander ça », je conseillerai plutôt de désamorcer la situation en reposant une question : « Je peux savoir pourquoi vous me posez cette question ? ». Il peut y avoir effectivement une explication, par exemple, deux femmes du même service qui partent déjà en congé maternité cette année, qui peut s’entendre. Soit la personne en face le prend bien, ouvre le dialogue afin que vous connaissiez ses intentions, où elle le prend mal et le problème est réglé.

Autre exemple : « Comment allez-vous gérer votre absence si votre enfant tombe malade ? ». La réponse peut-être l’occasion de vous mettre en avant : « Si vous me recrutez, c’est parce que je pense que vous recherchez quelqu’un de responsable, et évidemment si mon enfant est malade, soit moi, soit mon mari gérerons, mais ça ne veut pas dire que je planterai mon poste pour m’occuper de lui. Je peux gérer les deux, je suis multitâches. Et vous, vous gérez comment ? ». Il est important de déminer, comprendre la raison de la question. Si elle est posée par maladresse, sans arrière-pensée, elle peut finalement aboutir à un échange agréable.

Si on cache sa grossesse, et qu’on l’annonce une fois l’embauche confirmée, ça démarre mal pour la confiance… C’est mieux de l’annoncer, peut-être au moment de l’entretien de confirmation ou de renouvellement de la période d’essai. Si on annonce être enceinte et que notre embauche n’est finalement pas confirmée, on peut se dire que cette boîte n’était pas pour nous.

Certains l’écrivent sur son cv, parfois de manière rigolote. C’est toujours compliqué pour un employeur de recruter quelqu’un qui n’a pas travaillé depuis 2 ou 3 ans. Il ne faut pas cacher ces années auprès de votre enfant et bien travailler son wording, son CV, son profil pour rassurer. Il est tout à fait légitime d’être questionné sur l’état réel de ses compétences et sur la manière dont on peut combler certaines lacunes. En revanche, être questionné sur ces années alors qu’on a retravaillé depuis cette pause bébé n’a aucun intérêt.

Il y en a plein ! Quand on devient maman, on entre dans une phase de sa vie où on apprend le mieux à s’organiser, à rationnaliser, à prioriser, à anticiper… Les mamans de jeunes enfants sont donc extrêmement efficaces et pragmatiques, elles choisissent leurs combats sans perdre de temps. Leur côté multitâches est exacerbé, tout comme leur sens des responsabilités et leur capacité à être autonome. Puis, quand on est maman, on a des compétences de management relativement faciles à détecter. Sans oublier que certaines femmes sont très contentes d’être en présentiel au bureau, pour échanger avec des adultes !

Ces qualités commencent à se retrouver chez les papas, les plus jeunes ressemblent de plus en plus à leur compagne. Concilier carrière et paternité est de plus en plus ancré dans les mœurs, on peut tout à fait entendre de la part d’une jeune père « Je dois partir, c’est mon tour de crèche » et c’est très bien comme ça !

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