Digital : combien gagnent vraiment les salariés de ce secteur d'avenir

Article écrit par AravatiAdmin

16 avril

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Les besoins de compétences des entreprises dans le numérique sont aigus. Ils correspondent à la phase de mutation des organisations. Avec des rémunérations attractives pour les bons profils.

Le digital, combien de recrutements ? Nul ne doute de l’essor du numérique au sein du marché de l’emploi mais réussir à chiffrer cette progression exponentielle de même que les rémunérations assorties sont une double gageure. Humanskills, un groupe français dédié aux métiers du digital et qui accompagne les entreprises dans ce domaine, s’est attelé à la tâche : son étude 2024 sur les salaires du secteur fourmille de renseignements et apporte un bémol à plusieurs idées reçues.

Article Le Figaro Combien gagnent les salariés du secteur du digital

Belles opportunités

Premier indicateur : la flambée des rémunérations constatée ces dernières années s’est assagie. En 2023, les salaires dans le digital ont grimpé de 7% en moyenne, à comparer au gain de 14,6% observé en 2022. L’âge d’or du numérique se serait-il déjà estompé ? Pas du tout. « Les métiers relatifs à la transformation des entreprises continuent d’offrir de belles opportunités, avec des hausses de salaires encore significatives », affirme Humanskills.

Maturité du profil

Les informations rassemblées dans cette étude correspondent à des moyennes salariales avec, d’un poste à l’autre, une fourchette liée à la maturité du profil. Prenons le cas d’un data engineer : avec moins de trois ans d’expérience, le salaire médian (en brut annuel) se fixe autour de 45 000 euros. Et autour du double (85 000 euros) pour un collaborateur affichant sept ans au compteur dans le secteur. Cette barre de sept ans ayant été choisie car elle est significative en termes d’acquis.

Humanskills rapporte que pour les métiers de la data et de l’intelligence artificielle (IA) plus précisément, les rémunérations se sont appréciées de 3% en 2023, contre 14% en 2022. « Avec la quantité de données récoltées par les entreprises ces dernières années, et dans la mesure où la donnée est de plus en plus stratégique pour répondre aux enjeux business, la recrudescence des besoins sur ces métiers est patente. »

Expérience significative

Par rapport à un data engineer, un data analyst gagne un peu moins : 42 000 euros en début de carrière, 75 000 avec une expérience significative. De son côté, un expert IA part sur 50 000 euros avec moins de trois ans d’expérience et sur 87 000 euros quand il passe la barre des sept ans.

Après le data engineer et le data analyst, l’expert IA est le troisième des métiers dans la veine data et IA explorée par l’étude Humanskills. Sa rémunération atteint 50 000 euros en début de carrière et monte jusqu’à 87 000 euros (avec plus de sept ans d’expérience).

Constantes mutations

Indépendamment de la question salariale, Humanskills vient rappeler combien les perspectives ont changé dans le digital : « Voici encore quelques années, on considérait le numérique comme une étape nécessaire à la transformation des entreprises. Désormais, il s’agit d’une obligation : le numérique est au cœur du dispositif, il irrigue l’ensemble des mutations. »

Des mutations à la fois technologiques (avec le règne de l’IA), en prise directe avec la sphère RH (avec les nouveaux modes de travail) et socio-environnementales (avec la dimension RSE qui fait du développement durable l’un des axes de la performance).

Fiabilité des sites

Pour les métiers relatifs aux technologies de l’information (IT), la hausse des salaires est en revanche restée stable, à un seuil très attractif : +17% contre +16% en 2022. Par exemple, un pentester (actif dans la cybersécurité) voit sa rémunération osciller, selon son expérience, entre 45 000 et 80 000 euros.

Pour sa part, un ingénieur SRE (dédié à la fiabilité des sites et des outils) démarre sous la barre des 55 000 euros pour espérer plus de 75 000 après sept ans d’expérience. Quant à un cloud computing engineer, sa rémunération s’échelonne de 55 000 à 80 000 euros. Des fourchettes qui ne devraient pas décourager les vocations numériques, loin s’en faut…

Auteur : Frédéric De Monicault (Le Figaro Emploi)